Octobre 2008
de Barbara
Mise en scène de Isabelle Vajra
Avec Isabelle Vajra (chant), Patrick Rouquet (clavier)
Isabelle Vajra chante Barbara
A s’y méprendre, Barbara retrouvée, ou bien encore le répertoire de Barbara réincarné auraient pu être les titres du talentueux spectacle auquel Isabelle Vajra convie ses spectateurs. Tout commence par un petit intermède musical avant la promenade nostalgique où le public va revivre à travers la tessiture mimétique de la chanteuse, les concerts de l’inoubliable Barbara. Jouant admirablement bien au piano et accompagnée de son musicien Patrick Rouquet qui a repris l’ensemble des arrangements musicaux de Roland Romanelli selon les partitions d’origine, Isabelle Vajra nous fait frissonner en écoutant Nantes ou bien Drouot, sans oublier L’Aigle noir sans lequel le spectacle n’eut pas été complet.
Le petit théâtre du Tambour royal tout drapé de rouge et d’une ambiance très intimiste est l’endroit idéal où s’épanouit le travail remarquable d’Isabelle Vajra. On ne peut douter qu’autant de talent pour restituer toute l’émotion du répertoire de Barbara tant dans la tessiture que dans la gestuelle, voire même à l’issue du concert, dans une grande simplicité avec un public la remerciant, ne puisse qu’être intrinsèquement lié à la passion vouée par Isabelle Vajra à son idole de toujours. Ses confidences nous le confirment bien : "Chanter Barbara, c’est ma passion et une mission que je me suis donnée. J’ai choisi les chansons de Barbara qui me sont indispensables, tout comme j’ai choisi de reprendre fidèlement, comme une œuvre classique, les arrangements originaux des chansons de Barbara".
Ce spectacle est un très bel hommage qui comblera assurément le public qui a connu Barbara et qui donnera à celui qui veut découvrir le charisme de cette chanteuse immortelle une occasion de s’approcher d’elle musicalement comme si elle était là.
Mis à jour le 18/12/2008
Dimanche 21 Décembre 2008
Isabelle Vajra chante Barbara à Belleville, au théâtre du Tambour Royal. Ce n’est ni la première ni la dernière, mais sa prestation vaut le détour.
Barbara est morte en novembre 1997, il y a déjà onze ans. Et pourtant, elle est inoubliable. Nulle artiste féminine ne l’a remplacée, que ce soit par la voix, et surtout les textes, cette poésie lyrique si particulière, ces chansons d’amour tristes, mélancoliques mais aussi parfois légères (Hop Là) , qui n’appartenaient qu’à elle.
Barbara est donc morte et bien vivante pourtant. Dans la mémoire de ceux qui ont eu la chance d’assister à un de ses concerts, aux interminables rappels, qui s’achevaient tard dans la nuit.
Elle est vivante aussi dans la volonté qu’ont de nombreuses associations d’organiser des manifestations en tout genre : des expositions, des sites Web, des concerts à l’Ecluse, le fameux cabaret parisien où elle débuta.
D’autres la chantent et, et c’est parfois avec succès, comme Marie-Paule Belle, ou parfois mitigé, comme d’autres qu’on ne citera pas.
C’est cette dernière option, chanter Barbara, qu’a choisie Isabelle Vajra. Et, en ce qui la concerne, c’est une véritable réussite.
Tout d’abord, sa voix a de véritables intonations « à la Barbara ». En fermant les yeux, même pour un fan de la première heure, on s’y croirait presque.
Et puis, on sent chez elle la passion, l’amour de Barbara, de son œuvre, qu’elle interprète magistralement dans ce petit théâtre depuis presque un an. Le public ne s’y trompe pas, d’ailleurs, puisque certains reviennent quasiment toutes les semaines depuis le début, comme pour retrouver un peu la « longue dame brune ».
Isabelle Vajra chante également un très beau texte de Guillaume Depardieu et interprète Göttingen en russe. C’est sa touche personnelle. Pour le reste, l’hommage est tendre et fidèle. Son choix de chansons enchantera le néophyte et le fan : de Zinzin à À peine, en passant par L’Aigle noir, les plus belles, les plus fortes, les plus touchantes chansons de Barbara sont au programme de cette soirée. Elle va même jusqu’à terminer, elle aussi, par Ma plus belle histoire d’amour…
Marie Léon
© Etat-critique.com - 06/12/2008