D’un trait de plume...
Isabelle Vajra est une femme frêle, fervente et profonde. Elle se présenta il y a quelques années; interprète en langue russe, elle en a des origines.
Bon signe. La Russie, musique, littérature,sciences, tyrans,icônes, savants, génies en veux-tu en voilà. Ce que désirait Isabelle, admiratrice d’une magicienne de la nostalgie, Barbara, c’était la chanter, elle est elle-même pianiste de formation classique.
Elle me fît écouter ses premières interprétations et je fus sous le charme. Sans rien qui pèse ou qui pose, Vajra chantait Barbara dans la pureté de sa source, sans effets complaisants, simplement comme une personne qui se confie. Entre la voix qui touche par sa justesse, son sens de la diction et les doigts qui creusent les touches, une véritable harmonie, un une calme assurance, cette suave mélancolie slave nous pénétraient. Ensuite, elle a posé sa voix en pays Brélien Culotté mais depuis Jacques, on ne peut plus être misogyne.
Enfin, un autre spécimen de la chanson française lui est venu à la bouche: moi. J’en suis d’autant plus heureux, qu’elle a choisi de réveiller de belles au bois dormant qui me sont chères bien que peu connues.
Voilà chère Isabelle ce que m’a dicté ta fraîche venue sur une scène qui fait parfois trembler mais tellement s’épanouir aussi.
Claude Nougaro