Echos du 17 janvier 2022 sur "Barbara et ses ils"

Crédit photos : Liliane James


Mail de Danielle Moyse, daté du 18 janvier 2022

Chère Isabelle,

Je ne résiste pas à la joie de vous envoyer ce message suite à votre «programme» d'hier soir, ainsi que vous l’avez modestement nommé pour commencer.

Comme je vous l’ai dit, c’était tout à fait bouleversant de vous entendre et de vous voir habiter votre fragilité à partir de celle de Barbara. Nous avons pu avec vous partager et traverser vos peines et votre deuil, qui devenaient les nôtres, comme nous l’avons fait, à l’époque, avec Barbara elle-même.

Vous chantez de plus avec tant de pudeur que vous pouvez tout naturellement en venir à adresser « Ma plus belle histoire d’amour » à Barbara en personne, sans qu’on en éprouve la moindre réserve. Au contraire, il m’est soudain apparu que c’était la seule façon possible pour un chanteur ou une chanteuse, autre que Barbara, d’interpréter cette chanson, c’est-à-dire en la lui retournant ! Comme si tout l’amour donné lui revenait…. Elle a « vécu d’avoir aimé » et cela lui est rendu au centuple… Et c’est justice, et c’est amour !

Même « Nantes », que je vous avoue avoir quelque difficulté à entendre par une voix autre que celle de Barbara, en raison de la singularité de l’expérience qui sous tend la chanson, m’est apparue dans votre bouche comme un classique, que vous nous avez transmis avec la retenue parfaite qui convient. Bien qu'elle ait été écrite à partir de l’intimité la plus blessée, on entendait par votre voix que la chanson appartient désormais à tous. De même pour l’ « Aigle noir », où j’ai eu l’impression d’une transmutation et d’un envol de la douleur.

L’ «île aux mimosas » accompagnée, avec une si belle simplicité, d’une seule main, et les « sables mouvants » ont pris la dimension que ces textes pouvaient acquérir par la voix d’une chanteuse nous annonçant si naturellement sa soixantaine ! Comme j’ai exactement le même âge, cela m’a beaucoup touchée !!

Quand vous avez annoncé la possibilité, puisque vous la sentiez sans doute venir, d’une défaillance vocale, j’ai été à la fois très émue par votre émotion et le rappel du même type d’incident à Précy, mais il y avait une si belle tenue dans cette émotion, que je n’ai pas été inquiète. Et d’ailleurs, après l’aveu de cette possible faiblesse, il m’a semblé que la voix vous était rendue, comme s’il suffisait de s’abandonner à sa fragilité ( dès lors que tant d’amour et de travail la sous-tendent) pour qu’une main ou une voix secourable vous soit tendue.

Vous vous rappelez que Barbara disait que quand elle chantait, c’était sa voix et comme une autre voix qu’elle entendait.

Et bien hier soir, c’était vous, c’était elle, c’était nous !

C’était beau.

Je vous remercie pour ce moment merveilleux, et espère que nous nous reverrons.

Je vous aurais offert mon livre avec beaucoup de joie, mais vous m’avez dit que vous l’avez déjà. Si jamais vous en voulez un autre exemplaire pour quelqu’un d’autre, n’hésitez pas à me le faire savoir.

Danielle Moyse

En son nom et en celui de l’association Barbara/ Perlimpinpin, que j’étais, grâce à Martine Worms, supposée représenter ! Ah oui, « Perlimpinpin », j’oubliais ! Parfait : La force et la vulnérabilité !

Note d'Isabelle:
Le livre de Danielle Moyse s'intitule:

Barbara «J'aurai vécu d'avoir aimé»
Barbara interprète de Rainer-Maria Rilke

Et est publié aux Editions du Grand Est








Mail de Denis Majafo, daté du 22 janvier 2022

Que d'émotions en ce 17 janvier.
Merci Isa Passion de nous avoir fait partager cette belle soirée.

Ma soirée:
Lente approche à pieds depuis l'île de la Cité . Les souvenirs du quartier et des rencontres avec Isa me reviennent.
Un clin d'oeil à Nougaro en passant par la galerie * (fermée) et la maison.
Rdv à 18 h pour un chocolat de convivialité. Plaisir de croiser ton large sourire et transmettre des "ondes" d'accompagnement.
Le hall est orangé, des regards attentifs.
La salle se remplit doucement ; salut de 'têtes' habituées (Chantal, "Les Gottingen", Liliane, Catherine, Angelina...)
Cheveux en chignon, petits escarpins plats rouge, pantalon noir, corsage rouge sombre (coeur de pigeon?). Quelques notes de bienvenue.

Tonnerre !!! ...Je frissonne en entendant les premières notes de Mon enfance ...et le couplet de la Mère disparue.... Que d'émotions tu nous partages.
Ecoute attentive, tension, partage en commun. Des coeurs, des larmes chaudes le long des masques.

L'île aux mimosas (la chanson de Chantal à Ablon), hésitation pour moi de la reprise (cherché, trouvé ? ) de cette Lily-Isa Passion sur notre île Raspail.
J'envoie en secret-silence les réponses.
C'est Ton concert, hommage à une autre femme brune au masculin (Brun). Le nom de 'jeune fille' de ta Maman.
Toutes-tous sont là . Les amies, les amis de la grande fratrie autour des ils-îles.
Depuis le Daunou, Le tambour (et Margaret) et tant d'autres retrouvailles ...

Que d'émotions en ce 17 janvier.
Merci .
Majafo

*Galerie Hélène Nougaro

Note d'Isabelle :
Denis a pour surnom « Majafo » , l'homme de feu dans le désert.
Denis m'a surnommée « Isa Passion », ce qui sonne comme un nom de scène.

Crédit photo : Denis Morlot





Chers Amis,
(...)
CLAUDE NOUGARO le rouge et le noir (avec BARBARA) - YouTube


Barbara et Claude ont précisément été au cœur du récital de notre amie Isabelle le 17 janvier dernier au Studio Raspail dans le quatorzième arrondissement de Paris.

Le titre choisi par Isabelle pour présenter ses chansons : « Barbara et ses ils » lui a été inspiré par L’Île Hélène dont Isabelle, à peine intimidée par la présence de notre Présidente dans la salle, nous a donné une version superbe.

« Il pense à son île, à son île Hélène
Est-ce que l’île l’aime ?
Pense-t-elle à son il ? »

Ce titre figure sur l’album de 2000 « Embarquement immédiat » et a été repris sur le live enregistré en 2001 au Théâtre des Champs Elysées.

Il existe même une chanson de Claude intitulée « Elle et il ». Elle a été enregistrée en 1962 par Christiane Legrand, la sœur de Michel :
« C’est l’idylle éternelle
D’elle et d’il, d’il et d’elle »

Claude la reprendra en 1993 avec quelques modifications sous le nom de Rap idyllique (album « Chansongs ») :
« C’est le rap idyllique
De l’idylle éternelle
Ils partent en lune de miel
D’aile en aile, d’île en île. »

Bien sûr, la plupart des titres interprétés par Isabelle ce soir-là étaient des chansons de Barbara, les Ils en étant parfois les compositeurs ainsi Roland Romanelli, Georges Moustaki ou François Wertheimer, les autres Ils sont des chanteurs qui sont liés d’une manière ou d’une autre à l’œuvre de Barbara : Yves Duteil, Jacques Brel et bien sûr Claude qu’Isabelle aussi a eu la chance de connaître.

C’est pourquoi, outre L’île Hélène, nous avons eu le plaisir d’entendre Un été / Estate interprété seulement au piano par Isabelle en guise d’introduction à la séquence nougaresque, puis Rimes et Les mots.

Isabelle a su vraiment magnifier ses interprétations et surmonter l’émotion qui l’étreignait à certains moments car les circonstances étaient très douloureuses pour elle : quelques jours auparavant elle a eu le chagrin de perdre sa Maman qui, comme elle l’a expliqué avec beaucoup de pudeur, a été à l’origine de ses premières émotions musicales.

Mais le public était au diapason et Isabelle nous a fait le cadeau d’interpréter 2 chansons qui n’étaient pas annoncées au programme : Une petite cantate de Barbara et Marcia Martienne, là aussi en présence de la Maman de Pablo.

Isabelle a un public fidèle, pas seulement originaire de la région parisienne, certains spectateurs étaient venus de très loin, ainsi j’ai bavardé un instant avec un couple de personnes d’un certain âge venus spécialement de Göttingen en Allemagne.

Ils m’ont expliqué que, depuis que Barbara a composé ce superbe hymne à la paix et à l’amitié franco-allemande qui porte le nom de leur ville (Isabelle venait de l’interpréter en prononçant parfaitement le nom de la ville), Göttingen continue d’honorer la mémoire de Barbara.

Isabelle ce soir-là voulait avant tout honorer la mémoire de sa mère et je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Claude doublement récompensé aux victoires de la musique le 19 novembre 1988 (dans les catégories « meilleur artiste masculin » et « meilleur album » dédiant son trophée à son père qui venait de « quitter cette vallée de cendres » (Berceuse à Pépé, 1967) pour monter sur le toit là-haut.
(...)


Note d'Isabelle :
Le texte ci-dessus est un extrait du message de février 2022, écrit par Raymond Lernould, chargé de communication à l'intention des membres de l'Association Nougaro.

J'ai extrait le passage qui évoquait mon concert, où Barbara était reliée à ses « ils », dont bien sûr Claude Nougaro, avec lequel Barbara avait chanté en duo cette chanson de Nougaro « Le rouge et le noir ».

Les amis de Göttingen cités sont Susanne et Jacques Boutler, qui représentaient l'Association « Les amis de Barbara » ce 17 janvier 2022. Nous nous sommes rencontrés en 2002, lors de la soirée-hommage à Barbara, par Gérard Daguerre et Roland Romanelli, avec la participation de Maurice Béjart, au Théâtre de l'Opéra Comique à Paris.